Après Overijse et Affligem, une troisième commune du Rand, Meise, vient de voter une motion du Vlaams Belang contre l'initiative « Brussels Metropolitan Region », prise par différentes organisations patronales du pays, nationale, bruxelloise, wallonne et flamande. Présentée également au dernier conseil communal de Beersel, la motion a été rejetée au profit du projet de développement de l'espace urbain autour de Bruxelles du gouvernement flamand (Overleg process Vlaams stedelijk gebied rond Brussels ) qui tourne le dos à la capitale !
Pour rappel, l'ensemble de ces organisations patronales, soutenues par les syndicats, propose un plan d'action ambitieux - et des objectifs - permettant de soutenir et de développer, non seulement l'activité économique de Bruxelles et de son hinterland, mais plus encore la Région métropolitaine bruxelloise dans le concert des grandes métropoles européennes et internationales, de plus en plus en concurrence.
La plupart des grandes villes européennes se sont en effet engagées dans un processus de collaboration institutionnalisée avec leur hinterland respectif et deviennent chaque jour davantage les pôles du développement économique. Dans cette Europe, nous ne pouvons nous permettre de regarder les trains passer et voir les autres métropoles organiser leur développement avec leur hinterland, en restant nous-mêmes, chacun de notre côté, Bruxelles comme sa périphérie, enfermés dans une logique de confinement territorial.
Aussi, que des fédérations patronales - nationale, flamande, bruxelloise et wallonne - puissent présenter un projet commun qui transcende la question des frontières linguistiques, de ses simplismes et de ses replis réducteurs, est une très bonne nouvelle pour nous tous, pour les Bruxellois et pour les habitants des communes de la périphérie. Mais visiblement pas aux yeux de certaines communes qui voient dans l'initiative patronale une dangereuse menace pour le « Vlaamse en landelijke karacter van de streek ».
On a beau répéter que la Région métropolitaine bruxelloise (Bruxelles plus 35 communes – 1.800.000 d'habitants selon les études universitaires) qui représente 30% du PIB, est le moteur essentiel de l'économie belge, on a beau expliquer que son développement concerté et harmonieux ne peut que renforcer son positionnement et son rayonnement, tant économique que politique, sur la scène internationale, au profit de chacune des entités du pays, une certaine Flandre ne veut pas le reconnaître ni le savoir.
Il faut donc aussi répéter, tant les craintes sont grandes, qu'il n'y a dans l'initiative des organisations patronales, comme dans le concept d'une communauté urbaine, aucune volonté d'expansion ou d'annexion de la part de Bruxelles à l'égard des communes qui l'entourent, aucune intention de toucher au caractère flamand de ces communes. Il s'agit de mettre sur pied une structure associant les trois Régions, sans modification ni cession de territoire, pour développer des synergies basée sur une communauté d'intérêts.
Comment comprendre dès lors que des communes veuillent sciemment priver leur population des retombées économiques positives d'un tel projet, les isoler et les affaiblir à ce point ... C'est se tirer une balle dans le pied ! Que cherchent donc alors leurs mandataires, au delà de la préservation du « Vlaams karakter », si ce n'est l'étouffement de la capitale ?
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