mardi 3 novembre 2009

Mehdi Carcela : un geste fort, un bel exemple d'intégration

Mehdi Carcela, l'espoir du Standard, âgé de 20 ans, a la double nationalité belgo-marocaine. Retenu par le sélectionneur fédéral, il a finalement décidé de se mettre à la disposition de l'équipe nationale belge et de défendre les couleurs de notre pays lors des prochaines échéances des Diables Rouges. Sélectionné pour les matchs des éliminatoires de la Coupe du monde 2010, il avait alors renoncé à sa sélection et demandé un délai de réflexion, partagé sans doute entre son attachement à son pays d'origine, le Maroc, et son engagement à l'égard d'un club qui lui a permis de développer ses talents.

C'est une bonne nouvelle pour notre football et pour la Belgique qui aura pour objectif de se qualifier pour l'Euro 2012 organisé par l'Ukraine et la Pologne, avant de songer à la Coupe du monde 2014.

Au delà du monde du football, c'est aussi une bonne nouvelle, un encouragement, un message positif pour tous ceux qui, d'un côté comme de l'autre, oeuvrent à l'intégration harmonieuse dans la ville des communautés d'origine étrangère et ont à coeur de réussir le dialogue interculturel. On peut voir en effet dans la décision de Mehdi Carcela une volonté de s'investir dans un pays qui l'a vu naître, l'a formé et lui a donné sa chance, un geste d'ouverture qui transcende la notion de nationalité, d'autant plus remarqué que les tentations des communautés étrangères de se replier sur elles-mêmes grandissent. Mehdi Carcela leur envoie un signal fort, car il aurait pu opter pour le Maroc, vouloir être reconnu aux yeux de ses pairs avant tout comme Marocain. Par son choix, il n'a pas peur d'être reconnu aussi comme Belge, d'être identifié à la Belgique et à ses ambitions sportives. L'un n'empêche pas l'autre.

Le dialogue interculturel demande que les gens, qu’ils viennent d’ici ou d’ailleurs, apprennent à dépasser leurs a priori, leurs peurs ou leurs rancoeurs, à changer leur perception de l’autre. Se tourner vers les autres et participer à des projets communs est une clé du vivre ensemble. A Bruxelles, ville multiculturelle s’il en est, j’ose compter sur la capacité d'accueil réelle des Bruxellois, sur leur tolérance, leur facilité de communication hérités de leur histoire, et tout autant sur le désir et la volonté des personnes issues de l'immigration de prendre part à la vie de la cité, à l'exemple du jeune joueur belgo-marocain.

Enfin, Mehdi Carcela est un symbole d'espoir pour une jeunesse qui en a bien besoin, à Bruxelles en particulier où le chômage des jeunes issus de l’immigration est trop important. Il rejoint d'autres personnalités qui, alliant volonté et travail, ont fait leur chemin dans le sport, les médias, la musique, la mode, le design, sans oublier ceux, nombreux, qui ont créé leur propre entreprise. Ces personnes se sont impliquées dans la vie sociale, économique et culturelle, elles se sont bien insérées sans avoir le sentiment d'avoir dû pour cela renier leur culture et leur identité.

Quand quelqu'un issu de l'immigration réussit, il a un rôle moteur pour les autres, il remplit une fonction exemplaire. C'est autour de ces exemples, avec ces personnes emblématiques que l'on peut décréter une mobilisation générale pour donner des perspectives à des jeunes qui n’en voient pas ou pensent ne pas en avoir, leur redonner confiance, les motiver à construire avec nous leur avenir professionnel. En ces temps de crise aux effets négatifs sur l’emploi, nous avons d’autant plus besoin de cette conviction et de cette mobilisation.

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