vendredi 8 janvier 2010

La flibuste, ou comment ralentir le fonctionnement de l'administration...

Fin décembre, le député MR Serge de Patoul a adressé au Ministre 62 questions écrites relatives aux fonctions critiques en Région bruxelloise. M. de Patoul est coutumier du fait ; en janvier 2008, le parlementaire avait déjà posé 79 questions parfaitement identiques sur le même sujet.

A l'époque, Actiris s'était plaint des conséquences de telles pratiques : pour rappel; en 2008, Actiris avait fait savoir au cabinet qu'à raison de quelque 32 minutes pour traiter chacune des 79 questions, ce sont pas moins de 2496 minutes, soit 41 heures et 36 minutes que le personnel d'Actiris a consacrées à répondre à une et même question déclinée en 79 variantes. Actiris avait à l'époque calculé ce temps passé à répondre à ces questions répétitives était aussi le temps que l'on consacrait pour assurer 62 périodes et demie d'accompagnement de demandeurs d'emploi.

A l'époque, le président du Parlement régional bruxellois avait publiquement regretté, en séance plénière, l'utilisation abusive que certains parlementaires (sans citer nommément M. de Patoul) faisaient des questions écrites pour alimenter leur score personnel d'activité parlementaire : « Je vous préviens que, quand j'aurai des contacts avec la presse, je dirai que se contenter à la veille des élections de comptabiliser le nombre de questions posées ne suffit pas à mesurer l'activité parlementaire », avait déclaré M. Tomas à l'époque.

Cette première expérience n'a visiblement pas inhibé le député de Patoul, qui donc choisi de remettre le couvert en cette fin d'année 2009... en prenant toutefois le soin de ne pas transmettre 62 questions parfaitement identiques mais bien des questions présentant quelques variantes. Toutes portent, comme en 2008, sur les fonctions critiques.

* * *

Ces 62 nouvelles questions, pour lesquelles réponse doit d'être apportée dans les 30 jours, ont été transmises à ACTIRIS.

Comme dit plus haut, la batterie de questions de 2008 avait « coûté » plus de 40 heures de travail à Actiris.

Cette nouvelle salve 2009 de questions de M. de Patoul représente pourtant une charge encore plus lourde pour Actiris. En effet, les 62 fonctions critiques visées portent sur 7 types de questions différentes, ce qui alourdit encore plus le travail.

Pour l’Observatoire, cette demande représente une charge de travail équivalente à 10 jours de travail équivalent temps plein (traitement administratif, recherche, rédaction, ...). A celle-ci, il convient encore d'ajouter la charge supplémentaire que constitue la nécessaire traduction de ces 62 questions.

Au final, on estime que la charge de travail imposée par les 62 questions répétitives de M. de Patoul représente un volume global de quelque 140 périodes d'accompagnement des demandeurs d'emploi.

Un temps qu'il eût été plus judicieux à consacrer à aider aux demandeurs d'emploi bruxellois à (re)trouver le chemin de l'emploi.

2 commentaires:

  1. Si de Patoul est critique sur les fonctions critiques, où va-t-on ?

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  2. Comme cela M. de Patoul pourra, en fin d'année, prétendre au titre de recordman des questions parlementaires... C'est ce que l'on appelle de la politique... Triste triste

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